Ézéchias

Ézéchias (hébreu : חזקיה ou חזקיהו” - Dieu a renforcé")
fut le 13e roi du royaume de Juda indépendant et régna
pendant 29 ans de −716 à −687. Pendant son règne,
le royaume israélite du nord fut envahi par les troupes
assyriennes et sa population fut déportée. Le royaume de
Juda a ainsi accueilli à cette époque de nombreux réfugiés
israélites.
1 Présentation
Roi sage et pieux, Ézéchias suit dès son avènement les
conseils des prophètes Isaïe et Michée, ses contempo- rains. Il fait prospérer le commerce et l'agriculture, fait
fortifier Jérusalem, y fait acheminer l'eau potable, fait
fructifier le trésor royal et fait orner le temple de Salo- mon. Sur le plan religieux, il renverse les idoles auquel
son père rendait le culte et célèbre le vrai Dieu[2]
.
1.1 Dans la Bible
Le récit du règne d'Ézéchias est raconté dans la Bible hé-
braïque dans le Deuxième livre des Rois (18-20), le Livre
d'Isaïe (36-39) et le deuxième Livre des Chroniques (29-
32). Ces sources le décrivent comme un roi grand et bon,
suivant l'exemple de son aïeul Ozias. Il introduisit des ré-
formes politiques et religieuses dont la centralisation du
culte au temple de Salomon par la destructions de divers
lieux saints où l'on pouvait auparavant sacrifier locale- ment (les « Hauts-lieux »)[3]. Les louanges envers ce roi
ne manquent pas dans le livre des Rois. Le récit biblique
raconte la guérison miraculeuse du roi Ézéchias, qui lui
valut la visite de délégations nombreuses, dont celle du
roi de Babylone Merodach-Baladan II ; cette dernière am- bassade inspire à Isaïe une prophétie : toutes les richesses
d'Ézéchias seront un jour emportées à Babylone[4]
.
1.2 Politique extérieure
Ézéchias souhaite rompre avec la domination assyrienne,
et ce malgré la désapprobation du prophète Isaïe et
l'erreur déjà commise par le roi d'Israël contemporain
Osée, conduisant à l’anéantissement de son royaume en
−722.
Profitant de la mort de Sargon II avant la prise de pouvoir
de son fils et successeur, Ézéchias demande à l'Égypte
sinon le concours de son armée, du moins l'envoi de che- vaux pour combattre l'envahisseur. Pour rompre avec les
Assyriens, le roi Ézéchias cesse alors d'envoyer son tribut
à Ninive.
La réaction assyrienne ne se fait pas attendre et
Sennacherib, le successeur de Sargon II, envoie vers
−701[5] ses troupes armées sur Juda et sur l'Égypte, dont
l'accès est rendu facile en raison de la soumission des
Araméens, des Phéniciens et des Israélites du nord. Les
troupes de Koush se seraient alors alliées pour défendre
Jérusalem.
Pour se préparer à l'invasion punitive assyrienne, Ézé-
chias fait construire des fortifications, notamment sur
l'Ophel, et un tunnel, dit tunnel d'Ézéchias, de 533
mètres (que l'archéologie a retrouvé) pour permettre
l'approvisionnement en eau depuis la source de Gihon à la
cité de David en cas de siège. Après la prise de Lakhish,
Sennachérib assiège Jérusalem. Ézéchias, voyant la déter- mination du roi d'Assyrie, aurait proposé alors de verser
un important tribut, employant pour cela les richesses du
Temple de Jérusalem.
Le long siège assyrien sur la ville aura probablement usé
les troupes assyriennes et la promesse d'un tribut a pu
rendre inutile une offensive plus décisive contre la ville
et les alliés de Koush et d'Égypte. Le récit biblique ra- conte qu'à la veille de l'assaut assyrien contre Jérusalem,
l'ange de Yahvé aurait tué 185 000 des assaillants (2 R
19,35-37). Hérodote précisa plus tard que les Assyriens
auraient été victimes d'une épidémie.
Le royaume de Juda, bien qu'affaibli par Sennachérib (qui
mourra assassiné par son fils 17 ans plus tard), réussira
néanmoins à maintenir son autonomie jusqu'en −587.
La politique de résistance anti-assyrienne d'Ézéchias lui
vaut des chants de louange de la part des rédacteurs bi- bliques. Ces rédacteurs ne font pas œuvre d'historien mais
présentent une théologie de l'histoire orientée vers tout ce
qui symbolise les promesses de l'Alliance qui unit le dieu
d'Israël à son peuple. La politique d'Ézéchias se révèle en
fait assez suicidaire car elle a mené à une occupation et
une réduction drastique du territoire du petit royaume[6]
.
2 Découvertes archéologiques
Le 2 décembre 2015, des archéologues israéliens, sous
la direction d'Eilat Mazar, ont révélé la découverte d'un
sceau en argile portant le nom du roi avait été découvert
cinq ans plus tôt. L'objet, d'un diamètre d'un centimètre
environ, porte une inscription en paléo-hébreu disant : "À
1
2 8 VOIR AUSSI
Ézéchias, [fils de] Achaz, roi de Juda”. L'inscription est
accompagnée de symboles égyptiens : un disque solaire
ailé et une croix ânkh[7]
.
Ce sceau est un témoin précieux de l'influence majeure
de l'Egypte sur les Judaïtes de l'époque, tant sur un plan
politique que culturel et religieux[8]
.
3 Tradition juive
Dans le Talmud (Sanhédrin 94a), il est enseigné
qu'Ézéchias aurait pu devenir le roi choisi par Dieu
comme Messie et que la guerre menée par Sennachérib
aurait pu être l'ultime guerre décrite dans les prophéties
bibliques comme celle de Gog et Magog, s’il avait fait un
chant de louange à Dieu en signe de reconnaissance[9]
.
4 Tradition chrétienne
Certains savants chrétiens l'assimilent à l'« Emmanuel »
de l'Ancien Testament, mais la majorité des fidèles re- jettent cette théorie[réf. souhaitée]
.